Russie
L'Evangile du Bourreau, d'Arkadi et Gueorgui Vaïner
- Par librairieserieb1
- Le 02/03/2018
- Dans Roman Policier
Il a suffi d’une menace voilée pour replonger Pavel dans ses souvenirs des services spéciaux, la belle époque où il travaillait encore pour le Saint Patron, le grand Josef Staline en personne. Il allait falloir bien de la patience aux pauvres aspirants justiciers qui voulaient le faire répondre de ses actes : des banals assassinats de rivaux politiques à la mise en scène du complot des blouses blanches, les occasions de servir le Parti n’avaient pas manquées dans cette Russie Stalinienne où l’on n’était jamais assez paranoïaque. En nous entrainant dans les souvenirs d’un «bourreau» plus opportuniste que fanatique, les frères Vaïner décortiquent l’impitoyable machine Stalinienne, son quotidien et son absurdité autant que ses incroyables accès de cruauté. On pourrait, pour se rassurer, parler d’inhumanité : mais ce que nous prouve une fois de plus ce roman, qui a l’intelligence de ne jamais tomber dans le manichéisme, c’est que ces actes terribles n’étaient ni décidés ni exécutés par des monstres mais bien par des êtres humains avec des sentiments, des émotions, des amis, une famille. Des gens, tout simplement. Et peut-être est-ce encore plus terrifiant.
Pélagie et le Bouledogue Blanc, de Boris Akounine
- Par librairieserieb1
- Le 02/03/2018
- Dans Roman Policier
«Petite sœur» de l’autre série historique d’Akounine centrée sur l’agent du Tsar Eraste Fandorine, les enquêtes de Pélagie n’ont pas à rougir de la comparaison. Excellents romans d’énigmes à la construction minutieuse et aux meurtres retors à souhait, les trois opus mettant en scène les investigations de l’iconoclaste sœur Pélagie dans la campagne russe de la fin du XIXème se distinguent par leur ton aussi enjoué qu’érudit, les nombreuses digressions et plongées dans l’âme slave, les anecdotes historiques ou triviales... en bref par une générosité débordante, qui pourtant réussit l’exploit de ne pas entraver ni alourdir la progression de l’intrigue principale. On sent que l’auteur se régale à nous conter les tribulations de son attachante héroïne, et son plaisir est communicatif !