«Je ne me suis jamais pensé comme un «écrivain de Fantasy» ou comme un écrivain de genre, bien que j’ai écrit dans beaucoup de genres.»
Michael Moorcock
Si son Elric trône aujourd’hui au panthéon de la Fantasy aux côtés des Conan, Gandalf et autres figures légendaires, le Prince des Ruines n’est pourtant que l’aspect le plus populaire du Champion Eternel, gardien de l’Equilibre à travers le Multivers dont la plupart des héros de Michael Moorcock sont une incarnation. Mais que l’on soit dans la fantasy épique, l’uchronie, la science-fiction ou même l’espionnage, ils sont avant tout les ambassadeurs d’un imaginaire foisonnant et résolument original, qui n’aura de cesse d’inspirer les générations d’auteurs suivantes.
Auteur de romans, d’essais, de comics mais aussi journaliste et éditeur, l’influence de Michael Moorcock sur l’imaginaire de la seconde moitié du XXème siècle dépasse cependant largement le simple cadre de son oeuvre. S’il n’a que 25 ans lorsqu’il arrive à la tête de la revue New Worlds en 1964, il a déjà une conception claire de ce que devrait être la littérature spéculative. S’entourant d’auteurs tels que Brian Aldiss ou J.G. Ballard, il va mettre son ambition en pratique en impulsant la new wave de la science-fiction, renouvelant totalement le genre. Tout comme pour Tolkien, Howard et Lovecraft, il y a pour les littératures de l’imaginaire un avant et un après Moorcock.